Mes balades dans Paris
Jardin du Luxembourg : Amantine Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant, dite George SAND
Cette statue a été inaugurée en juillet 1904. Le modèle en plâtre avait été provisoirement placé dans le jardin en attendant la réalisation du marbre.
Ce monument fut élevé pour commémorer le centenaire de la naissance de George SAND. Elle est représentée vêtue d'une robe longue, les cheveux sagement arrangés, assise sur un rocher, un livre à la main, les yeux au loin, songeuse, mélancolique.
C'est la "Dame de Nohant", savourant la nature et le calme de ce Berry qu'elle aimait tant que le sculpteur a voulu évoquer ici.
Cette magnifique sculpture est de l'artiste François SICARD (1862-1934).
François SICARD fut pensionnaire de la Villa Médicis à Rome de 1892 à 1895. Il est élu membre de l'Académie des Beaux-Arts en 1930.
Mais qui était vraiment George SAND ?
Amantine Aurore Lucile Dupin, future George Sand, naît le 1er juillet 1804 à Paris (anciennement au no 15 de la rue Meslay, no 46 actuellement, dans le 3ème arrondissement). Fille de Maurice François Dupin de Francueil et de Sophie Victoire Delaborde, elle est, par son père, l'arrière-petite-fille du maréchal de France, Maurice de Saxe (1696-1750). Du côté de sa mère, elle a pour grand-père Antoine Delaborde, maître paulmier et maître oiselier, qui vendait des serins et des chardonnerets à Paris, sur le quai aux Oiseaux. Aurore a donc une double ascendance, populaire et aristocratique, qui la marque profondément. Deux origines sociales diamétralement opposées qui expliquent la personnalité d'Aurore Dupin et son engagement politique à venir :
« On n'est pas seulement l'enfant de son père, on est aussi un peu, je crois, celui de sa mère. Il me semble même qu'on l'est davantage, et que nous tenons aux entrailles qui nous ont portés, de la façon la plus immédiate, la plus puissante, la plus sacrée. Or, si mon père était l'arrière-petit-fils d'Auguste II, roi de Pologne, et si, de ce côté, je me trouve d'une manière illégitime, mais fort réelle, proche parente de Charles X et de Louis XVIII, il n'en est pas moins vrai que je tiens au peuple par le sang, d'une manière tout aussi intime et directe; de plus, il n'y a point de bâtardise de ce côté-là. »
George Sand épouse François Casimir Dudevant, avocat à la Cour Royale, le 17 septembre 1822. De cette union naîtra un fils, Maurice (1823-1889) à Paris. Mais le couple ne s'entend plus. George Sand trouve son mari, violent, vulgaire, peu cultivé, à l'éducation si dissemblable, dont les goûts diffèrent tellement des siens. Le 13 septembre 1828, Aurore (George Sand) met au monde une fille, Solange (1828-1899) à Nohant, dont la paternité est empreinte d'incertitude du fait de la fréquentation d'Aurore avec Stéphane Ajasson de Grandsagne. De son côté, Casimir se met à boire, devient odieux et entretient des relations avec les servantes.
George Sand veut son indépendance et veut travailler. Le 4 janvier 1831, elle quitte Nohant pour rejoindre à Paris une petite société de jeunes Berrichons férus de littérature romantique et qu'elle fréquentait déjà dans l' Indre : Charles Duvernet, Alphonse Fleury et Jules Sandeau. Dans ce Paris de 1831, en pleine effervescence romantique après la révolution de Juillet où les jeunes artistes et poètes du quartier latin portaient des costumes extravagants, Aurore mène une vie de bohème avec ses compagnons, allant dans les théâtres, les musées et les bibliothèques. Ayant obtenu de la préfecture de police de l'Indre une permission de travestissement, elle adopte un costume masculin, plus pratique et moins coûteux : elle endosse une « redingote-guérite », se noue une grosse cravate en laine, se fait couper les cheveux jusqu'aux épaules et met un chapeau de feutre mou. Aurore affiche sa liaison avec Jules Sandeau. Ensemble, ils commencent une carrière de journalistes au Figaro, sous l'œil sévère mais bienveillant d' Henri de Latouche, le directeur du journal. Ils écrivent en commun un roman, Rose et Blanche, publié sous le pseudonyme de J. Sand.
Amantine Aurore Lucile Dupin, devint George Sand. La transformation est surprenante.
George Sand rencontre Frédéric Chopin dans les tous derniers mois de 1836, par l'intermédiaire de Franz Liszt et de Marie d'Agoult. Leur liaison commence au mois de juin 1838. À cette époque, Eugène Delacroix peint le double portrait de Sand écoutant Chopin au piano.
Peinture réalisée d'après l'esquisse préliminaire du portrait de George Sand et Frédéric Chopin par Delacroix, dans une tentative de reproduire l'œuvre divisée à la fin du xixe siècle.
À la fin de l'année 1838, George Sand et ses deux enfants partent pour Majorque et Frédéric Chopin les rejoint au cours de leur trajet à Perpignan. À Barcelone, George Sand visite le palais de l'Inquisition en ruines. Impressionnée par les lieux, elle y fait allusion dans son roman La Comtesse de Rudolstadt. Arrivés à Palma de Majorque, les voyageurs sont ravis par le cadre enchanteur de l'île, mais ils éprouvent de grandes difficultés pour se loger, en raison de l'absence d'hôtels et de chambres meublées. Atteint de phtisie, Chopin voit sa santé se détériorer. Les visiteurs sont chassés de leur logement par les majorquins qui pensaient que la maladie était contagieuse. Le 15 décembre, George Sand et Frédéric Chopin se rendent à l'ancienne Chartreuse de Valldemossa où ils sont hébergés dans des cellules monacales. Le site est magnifique, mais l'approvisionnement en nourriture est difficile, d'autant plus que les voyageurs sont en butte à l'hostilité des insulaires (selon George Sand, parce qu'ils n'assistent pas aux offices religieux). Le 13 février, ils quittent l'île, rejoignent Barcelone après un périple éprouvant au cours duquel la santé de Chopin se dégrade encore. Leur séjour à Marseille permet au musicien de se rétablir et à la fin du mois de mai, ils arrivent à Nohant où ils passent tout l'été. George Sand publie un récit de ce voyage : Un hiver à Majorque (sur ce que révèle cette expédition, se reporter au chapitre : Le voyage à Majorque).
George Sand et Chopin résident l'été à Nohant et l'hiver à Paris, d'abord rue Pigalle, puis à partir de l'automne de 1842, au Square d'Orléans, rue Taitbout. En raison de la maladie de Chopin, leur liaison se transforme en une relation mère-fils.
Mais Frédéric Chopin se comporte comme un compagnon absorbant et tyrannique. Les malentendus deviennent fréquents, d'autant plus que les enfants de George Sand grandissent et s'imposent comme des individualités. Maurice prend à cœur tous les désaccords entre sa mère et Chopin et les rapports entre le musicien et Maurice deviennent hostiles.
George Sand est contrainte d'écrire pour le théâtre à cause d'embarras financiers. À Nohant, il lui arrive même d'exercer les fonctions de médecin de village, ayant étudié avec son premier précepteur, le docteur Deschartres, l'anatomie et les remèdes à base de plantes. Mais elle ne se cantonne pas à Nohant, voyageant aussi bien en France, et notamment chez son grand ami Charles Robin Duvernet au château du Petit Coudray, qu'à l'étranger.
Elle n'arrête pas d'écrire jusqu'à sa mort qui survient à Nohant, d'une occlusion intestinale, le 8 juin 1876, alors qu'elle a 71 ans.
Tombeau de George Sand Domaine du château de Nohant.
* Sources : http://habadisdonc.1cd2.com/files/visites/Jardin_%20du_%20Luxembourg.pdf
http://fr.wikipedia.org/wiki/George_Sand