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Domaine de Sceaux : Les cascades de Léon Azéma
Les cascades du Parc de Sceaux étaient à l'origine somptueuses. Créés par Le Nôtre pour Colbert entre 1670 et 1691, elles tirent parti du relief accidenté du parc par un jeu de 17 terrasses et cascades sur une déclivité de 23 mètres.
L'eau ruisselait de cascade en cascade jusque dans un grand bassin, l'Octogone, entouré de statues à l'antique. En 1685, Louis XIV admira le travail de Le Nôtre lors d'une fête somptueuse donnée dans le domaine de Colbert. Le Roi apprécia la beauté des jardins mais Colbert ne connut pas le funeste sort de Fouquet qui avait trop ébloui Louis XIV avec la magnificence de Vaux-le-Vicomte.
A la Révolution, les cascades et terrasses furent entièrement détruites. Il ne resta que de l'herbe et le domaine fut laissé à l'abandon. Un reportage photographique d'Eugène Atget de 1925 montre le parc et les statues dans un triste état ce qui poussa peut-être le Département de la Seine, nouveau propriétaire, à réagir. En 1930, l'architecte Léon Azéma fut chargé de reconstituer les cascades. Il créa un nouveau projet plus brutal dans le style moderne de l'époque.
La cascade est actuellement en rénovation.
Les sept mascarons en fonte qui ornent le premier bassin des cascades du parc de Sceaux ont été réalisés par Rodin pour les fontaines de l’ancien palais du Trocadéro, sur la colline de Chaillot, à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1878.
Léon Azéma plaça les mascarons de Rodin sur la nouvelle fontaine, cinq au centre et deux dans des niches sur le côté. Ils représentent des faunes, personnages hisurtes grimaçants et grotesques. Un vieillard coiffé de coquillages au centre et deux plus jeunes de chaque côté avec des poissons dans la chevelure. Il n'y a que quatre modèles différents qui pourraient représenter le beau temps et le mauvais temps ou des divinités aquatiques.
Il existe des mascarons de même style dans le jardin des serres d’Auteuil à Paris, aussi attribués à Rodin.
Les mascarons sont des ornements architecturaux qui existent depuis l'antiquité. Comme les gargouilles, ils avaient une fonction apotropaïque (conjurant le mauvais sort).
Leurs visages grotesques servaient à éloigner le mal du bâtiment sur lequel ils étaient apposés. Ils sont devenus purement décoratifs et, comme les cariatides, ils appartiennent à l'architecture noble. On trouve des mascarons sur toutes les demeures aristocratiques et bourgeoises du moyen-âge au vingtième siècle.
Les mascarons de pierre ou de bronze représentent souvent des monstres, des personnages mythologiques comme les faunes ou la Gorgone, des dieux comme Bacchus, Neptune ou Céres, des héros comme Hercule.
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