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Jardin du Palais-Royal : son histoire
Les jardins et le Palais-Royal virent le jour sur le souhait du cardinal de Richelieu, le " Palais-Cardinal " abritant deux grands bassins avec jets d'eau, des statues, des parterres de broderies, deux allées d'ormes et un petit bois, un bel ensemble dessiné par le jardinier du roi Desgots qui fut tout de suite ouvert au public. Légué à Louis XIII après sa mort, et métamorphosé en " Palais-Royal ", le palais accueillit la famille royale et fut le théâtre de nombreux événements historiques. En 1651, il fut envahi par les Parisiens alertés par des rumeurs dénonçant la fuite du roi Louis XIV. Ils pénétrèrent jusque dans la chambre du jeune roi âgé de 12 ans, pour vérifier qu'il dormait paisiblement !
Dans les jardins du Palais Royal, Mazarin organisa pour le roi des chasses miniatures, qui y apprit également à monter à cheval et à faire la guerre sur un petit fort, des années heureuses pour le petit roi. Plus tard Louis XIV attaché au lieu y installa l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture (1661-1692).
Vers 1730, les jardins du Palais Royal subirent leurs premières transformations, les vieux ormes et les marronniers centenaires étant pour la plupart abattus, laissant un grand bassin esseulé, des parterres de gazon bordés d'ormes taillés en boule et de nombreux bancs entourés de tilleuls. Les Parisiens s'y pressaient, nouvellistes, oisifs et flâneurs conversant sous " l'arbre de Cracovie ". Diderot aimait s'y asseoir pour rêver, vers les cinq heures du soir.
La construction des rues de Montpensier, de Valois et de Beaujolais réduisirent notablement la surface du jardin qui passa de 333 m de long et 143 de large à 275 m de long et 100 m de large ! Philippe d'Orléans, duc de Chartres, alors endetté, transforma les édifices et fit construire de nouveaux pavillons destinés à être loués pour renflouer ses dettes. La grande animation qui y régnait déjà s'amplifia d'autant, favorisée par l'ouverture tardive des jardins du Palais Royal : 23 h 00 en hiver et 1 h 00 du matin en été.
L'interdiction faite à la police de pénétrer dans l'enceinte des jardins du Palais Royal permit toutes les extravagances et les débordements : des filles galantes s'y promenaient légèrement vêtues...certains disent même avoir aperçu Joséphine de Beauharnais, futur impératrice, en galante compagnie...un mannequin du pape y fut brûlé en 1791, les opposants aux régimes en place y appelaient à prendre les armes, comme Camille Desmoulins en 1789, qui arracha les feuilles des arbres pour s'en servir de cocarde...
Le Pâtre et la Chèvre, par Paul Lemoyne -1830
Le tracé des jardins du Palais-Royal fut de nouveau modifié sous le règne de Charles X (1824-1830), leur donnant leur physionomie actuelle, en faisant disparaître les enseignes trop voyantes, les tripots mal famés et les femmes de petite vertu, sonnant le glas des belles années du Palais-Royal. De nos jours, on peut encore voir, avec un peu d'imagination, tous ces personnages illustres hanter les galeries du Palais Royal, grâce aux quelques boutiques et aux cafés qui tentent de perpétuer la tradition. Les ailes de Montpensier et de Valois abritent aujourd'hui le Conseil Constitutionnel et le Ministère de la Culture.
* Sources : Paris.fr