Mes balades dans Paris
Je suis Paris : le temps du recueillement ...
Au Petit Cambodge sont tombées 15 personnes et 10 blessés graves sont encore hospitalisés.
Dans cette cantine de quartier, dans le 10ème arrondissement, bondée tous les soirs, les tirs de kalachnikov ont fait des ravages. Le restaurant est, avec son voisin, le bar du Carillon, le premier touché par la vague d'attentats.
Devant le bar du Carillon, au croisement des rues Alibert et Bichat, la foule nombreuse rend un dernier hommage aux disparus.
Devant le bar du Carillon ...
Des fleurs, des bougies et des prières ...
Recueillement devant le Petit Cambodge ...
Recueillement
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici,
Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;
Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal