Mes balades dans Paris
Lac Daumesnil, bois de Vincennes : la corneille noire
Très présentes à Paris, les corneilles sont de grands oiseaux au plumage et au bec noirs. Opportunistes et peu farouches, elles sont en progression constante dans les bois, les parcs et les jardins de la capitale.
Ce grand oiseau de la famille des corvidés est aisément repérable à son fameux croassement. La racine de son nom viendrait d’ailleurs de l’indo-européen kor (crier), repris dans les expressions latines cornix (corneille) etcornicor (croasser).
Fréquemment observable au sol, la corneille est un oiseau imposant d’une quarantaine de centimètres, noir des pattes au bec.
Souvent appelée, à tort, corbeau par les néophytes, la corneille ne doit pas être confondue avec ce proche cousin, le corbeau freux (Corvus frugilegus). Ce dernier, identifiable à son bec blanchâtre à la base, est observable en bandes dans les champs de culture d’Île-de-France mais ne niche plus à Paris depuis les années 60.
Un régime alimentaire varié !
Munie d’un grand bec fort qui lui permet de consommer tous types d’aliments, la corneille est omnivore. Au printemps, elle visite volontiers les nids où elle peut consommer œufs et oisillons des autres espèces d’oiseaux. Elle participe ainsi à la régulation de certaines espèces susceptibles de devenir gênantes, comme les pigeons.
Elle se nourrit aussi à l’occasion de cadavres d’animaux. Le suffixe corone du nom de l’espèce viendrait d’ailleurs du bas latin caronia qui signifie charogne. Elle apprécie également les fruits, les légumes et les graines germées qu’elle glane hardiment dans les vergers et les cultures. En ville, la Corneille noire est peu farouche et on l’observe fouiller les poubelles des jardins publics. Dans la terre fraîchement travaillée des espaces verts, elle n’hésite pas à débusquer les vers et les gros insectes. Enfin, ne laissez pas traîner la gamelle de votre animal domestique qui, si besoin, améliorera l’ordinaire !
Les regroupements des Corneilles noires se produisent généralement aux endroits où elles jouissent d’un apport de nourriture facile à exploiter, surtout si des usagers déposent par négligence ou sciemment de la nourriture de manière régulière (pratique interdite par l’article 120 du Règlement Sanitaire Départemental). Cette abondance de nourriture n’incite pas les corneilles à chercher de nouveaux territoires et donc à se disperser.
L'espèce est nicheuse à Paris
Vivant généralement en couple, la corneille se reproduit une fois par an, entre mars et avril. Elle pont 4 à 6 œufs dans son nid qu’elle a construit en hauteur dans les arbres. Il s’agit d’une large plateforme d’une cinquantaine de centimètres constitué de branchettes et de racines mêlées de plastique et de terre, aménagée de fibres végétales, de mousse, de poils, de plumes et de chiffons.
Après deux semaines et demi d’incubation, les œufs donnent naissance à des petits oisillons nus et vulnérables qui séjournent au nid pendant un mois, puis, demeurent en compagnie des parents jusqu’à la fin de l’automne.
Des familles soudées et des petits sous surveillance !
Pendant la période de reproduction, après la naissance des petits, aux alentours de la mi-mai à la mi-juin, les parents défendent les oisillons des menaces éventuelles. Les corneilles sont alors susceptibles d’exprimer un comportement défensif si on s'approche de leur progéniture (souvent cachée dans un bosquet).
* sources : http://www.paris.fr/pratique/nature-et-biodiversite/oiseaux-parisiens/la-corneille-noire/rub_9570_stand_105204_port_23558