Mes balades dans Paris
Le Canal Saint-Martin
Introduction
Le canal n'a pas une gueule d'atmosphère. Il est une atmosphère. Sans Dabit, son plus célèbre riverain, jamais nous ne l'aurions su. Du 102, quai de Jemmapes, il a fait une adresse mythique. L'auteur du livre Hôtel du Nord n'a pourtant jamais cherché à embellir son quartier. Il aimait son quartier populaire, gouailleur, artisanal. Ses écluses et ses noyés, ses péniches et ses bistrots. Témoin de son temps, il a décrit avec réalisme la vie ordinaire d'un canal qui ne l'est pas.
Un canal tragique et laborieux, Venise de barrière plutôt que Paris-Plage. Des ports le jalonnaient jadis. Les quais encombrés de Valmy et de Jemmapes n'étaient pas vraiment des lieux de promenade. Et quand on se jetait à l'eau du haut de ses passerelles, c'était pour en finir. Mais c'est toute la poésie du Paris de Carné, Prévert, Simenon, Bruant ... Avec eux le canal s'est bâti une légende. Il est devenu star ...
* Source : "Je me souviens du canal Saint-Martin" chez Parigramme.
Le Canal Saint-Martin et son histoire ...
Long de 4,5 km, dont plus de 2 km en souterrain. Il relie le bassin de la Villette à la Seine amont avec une dénivellation de vingt-cinq mètres. Inauguré en 1825 le canal Saint-Martin comporte 9 écluses et 2 ponts tournants. Il est ouvert à la navigation 363 jours par an.
Le trafic commercial a beaucoup diminué pour laisser place à une activité touristique très importante surtout liée aux bateaux de transport de passagers mais aussi aux bateaux de plaisance individuels.
La construction du canal Saint-Martin a commencé en 1805 par ses deux extrémités, mais ne s’est terminée qu’en 1825 du fait de la difficulté d’insérer un tel ouvrage dans un site déjà très urbanisé. Les parties les plus anciennes se situent sous le pont du boulevard Morland, les voûtes de la Bastille et de la rue La Fayette. Le canal est ponctué par neuf écluses.
Des nouveaux quartiers industriels de Paris où se côtoyaient entrepôts, meuneries, vitreries… virent le jour le long du canal Saint-Martin. Sous le Second Empire, le préfet Haussmann voulant créer le boulevard du Prince-Eugène (boulevard Voltaire), s’est heurté à la présence du canal qui aurait nécessité un pont mobile, chose inacceptable pour une grande voie destinée à recevoir une forte circulation. L’ingénieur Belgrand résolut le problème en faisant déplacer d’environ deux kilomètres vers l’amont l’échelle d’écluses de la Bastille, pour la reconstruire au niveau de la rue du Faubourg-du-Temple. Ceci permit d’abaisser le canal entre la Bastille et la rue du Faubourg-du-Temple d’environ cinq mètres et donc de réaliser un pont fixe pour le franchissement du nouveau boulevard.
L’approfondissement du canal créait une tranchée et supprimait tous les ports. Le préfet Haussmann décida donc de compléter l’opération par la couverture du canal au moyen d’une voûte entre la Bastille et l’avenue de la République, créant ainsi le boulevard Richard-Lenoir. L’ensemble de l’opération fut réalisé entre 1860 et 1862.
En 1906, les travaux de couverture du canal Saint-Martin reprirent. Une nouvelle voûte, celle du Temple, fut construite dans le prolongement de la voûte Richard-Lenoir. Ainsi est né le boulevard Jules-Ferry.
La partie restée à ciel ouvert fut reconstruite en 1890, et réaménagée en 1999 et 2002. Les deux ponts mobiles (Dieu et Grange aux Belles) ont remplacé des ouvrages anciens en bois vers 1890.
Les célèbres passerelles datent de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle.
Le canal Saint-Martin est donc lui aussi le témoin d’une évolution continue. Néanmoins, il est caractéristique de la première moitié du dix-neuvième siècle, dans sa conception générale, et de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, par un certain nombre d’ouvrages marquants comme les passerelles ou la voûte Richard-Lenoir notamment.
Les abords du canal ont en revanche subi une mutation très profonde depuis sa création.
* sources : http://www.marindeaudouce.fr/le-canal-saint-martin/