Mes balades dans Paris
Les chevaux de l'Hôtel de Ville
A l'origine, les manèges étaient des endroits clos où on entraînait les chevaux et, accessoirement, les cavaliers. Clos pour empêcher l'animal de prendre la poudre d'escampette, souvent rectangulaires pour permettre au cheval de prendre un peu d'élan, indispensable dans les figures de saut.
Ils deviennent ronds pour les exercices de longe, quand l'homme se tient au centre et fait évoluer l'animal autour de lui, à main droite ou à main gauche. La longe est d'ailleurs appelée longe à tourner.
Tous nos petits cavaliers ont aussi en mémoire les interminables exercices de pas et de trot, avec le moniteur, campé au centre de la ronde, hurlant, c'est la coutume, pour stimuler les chevaux endormis et les enfants terrorisés. Mais on finit par aimer cet exercice quand on comprend qu'il permet un jour de s'élancer au dehors avec la prétention de mener son cheval et non l'inverse.
Le manège forain vit le jour au dix-neuvième siècle et les chevaux y ont toujours tenu la vedette, même si calèches, autos et même avions ont depuis envahi leurs plateaux circulaires, mus par un savant système d'engrenage. On les appelle alors des carrousels, ce qui nous renvoie aux spectacles équestres, toujours, venus d'Italie au début du dix-septième siècle, et qui eurent la bonne idée de remplacer nos traditionnels tournois très meurtriers. Plus de jeux de lances, donc, mais de la virtuosité et de beaux costumes.
De la virtuosité, il en fallait aussi sur certains manèges, devenus rares aujourd'hui, quand on pouvait gagner des tours gratuits en enfilant sa baguette, telle une lance, dans des anneaux de métal. Avec quelle excitation on attendait de repasser devant la cible pour tenter sa chance. Seuls les chevaux du cercle extérieur permettaient de participer à ce jeu mais à six ans, on peut aussi faire preuve d'une patience et d'un entêtement sans limite. C'est l'âge où le monde vous appartient.
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