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Par Une fleur de Paris le 30 Janvier 2015 à 00:30
Une légende de Montmartre : Le passe-muraille
Le Passe-Muraille est un recueil de nouvelles composé par Marcel Aymé (1902-1967). Il est publié pour la première fois à Paris, aux éditions Gallimard, en 1943, soit pendant la seconde guerre mondiale, donc on ressent beaucoup l'influence dans les nouvelles.Un dénommé Dutilleul découvre qu'il a le pouvoir de passer à travers les murs. A la base, il est pourtant un homme « normal », avec sa barbiche noire et son poste d'"employé de troisième classe au ministère de l'Enregistrement".Plutôt que de prendre le traitement que lui a prescrit son médecin, Dutilleul a tendance à abuser de sonpouvoir et il en profite pour rendre fou un sous-chef tyrannique et abusif de bureau.Puis il devient Garou-Garou, un gentleman cambrioleur qui ne craint pas de s'afficher. Un jour, il est arrêté, mais grâce à son pouvoir, on ne peut jamais le retenir dans une prison.Toutefois, quelques temps plus tard, Dutilleul avale par erreur un cachet de son traitement et, suite à unrendez-vous romantique, se retrouve coincé dans un mur.Seul un peintre, Gen Paul, vient le consoler de sa solitude avec sa guitare (Voir mon article d'hier sur Gen Paul).Dutilleul était comme figé à l'intérieur de la muraille. Il y est encore à présent, incorporé à la pierre.Pour lire l'histoire du Passe-Muraille dans son entier : http://palf.free.fr/nouvelle/passe_muraille.htmCette sculpture du passe-muraille a été sculptée par ... Jean Marais en 1989 !Le sculpteur Jean Marais a rendu hommage à cette histoire avec une statue qui se trouve dans la Place Marcel Aymé à Montmartre. La statue capture Aymé sortant d’un mur, tout comme son caractère.
Le Passe-muraille et autres nouvelles de Marcel Aymé
Le passe-muraille est aussi un film :
Date de sortie : 6 avril 1951 (1h 30 min)
Réalisé par Jean Boyer
Avec Bourvil, Joan Greenwood, Marcelle Arnold
Genre : Comédie, fantastique
Leon Dutilleul, petit fonctionnaire exploité par son entourage professionnel et personnel, se rend soudainement compte qu'il est capable de passer à travers les murs. Sur les conseils de son ami Gen-Paul, il utilise d'abord son pouvoir pour se venger de ses bourreaux. Mais les choses se compliquent lorsqu'il tombe amoureux de Susan, une jolie jeune femme complice de cambriolages. Décidé à la remettre dans le droit chemin, il se laisse entraîner dans une spirale dangereuse...
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Par Une fleur de Paris le 29 Janvier 2015 à 00:30
Un peintre de Montmartre : Eugène PAUL "Gen Paul"
Eugène Paul naît dans une maison de Montmartre, au 96 de la rue Lepic (peinte par Vincent Van Gogh), et pratique depuis son plus jeune âge le dessin et la peinture. Son père meurt alors qu'il n'a que 10 ans.
Gen Paul est d'abord formé pour construire des meubles décoratifs.
La première guerre éclate. Il y est envoyé comme soldat et blessé deux fois, dont une fois gravement : il perd une jambe. Pendant sa convalescence, il se remet à peindre et devint ami, au Bateau-Lavoir, avec Juan Gris, qui l'a beaucoup aidé. Bien que Gen Paul n'ait pas fréquenté d'Ecole des Beaux Arts lors de sa formation, il se montre assez doué pour vivre de son art durant plus de 60 ans.
La première chose qui frappe est la petitesse du bâtiment, écrasé, dominé par les imposants immeubles se dressant tout autour. Une plaque, scellée sur le mur, entretient le souvenir du peintre de Montmartre : Eugène Paul dit Gen Paul, artiste peintre et graveur français à vécu et créé dans cette maison de 1917 à 1975".
Il faut pousser une petite grille pour pénétrer dans la cour. D'ici, on aperçoit sans mal les fenêtres du cinquième étage de l'appartement du 4 rue Girardon ...
L'atelier, devenu salle d'exposition, se situe au rez-de-chaussée et respire encore d'une certaine folie. Deux reliques d'un autre temps trônent dans le fond de la pièce étriquée.
Ce sont le chevalet et la palette de Gen Paul, témoins de cinquante années d'une vie consacrée à la peinture. Le chevalet est souillé par les éclaboussures et les dégoulinades, oeuvre se suffisant à elle-même pour illustrer la fougue de l'artiste au travail. La palette, qui était à l'origine une table basse de bistrot, est maculée de couches de peintures, étrange mélange bigarré, anarchique et apocalyptique.
" Popol c’est un vieux Montmartrois, il est pas venu de sa Corrèze, pour découvrir le maquis. Il a été préconçu dans les jardins de la Galette, un soir de 14 juillet, c’est le Montmartre " de ses moins de neuf mois ". Alors c’est un " pur de pur ". Je sais qu’il aime bien le bourgueil, je lui en monte un petit flacon, question de le mettre en bonne humeur. Je veux qu’il me cause ! Il est peintre, c’est tout vous dire, au coin de l’impasse Girardon. Il barbouille quand il pleut pas trop, quand il pleut trop, ça devient trop sombre dans son atelier. Quand il fait beau par exemple, on est alors bien mieux dehors, sur le banc de l’avenue Junot à regarder les petits oiseaux, les petits arbres comment qu’ils poussent, qu’ils se dépêchent pour pas crever, du mazout. On prend le soleil comme des vieux piafs.
"Bagatelles pour un massacre, p. 56
Course de chevaux
Chevalier et cheval
Marcel Aymé le mettra en "scène" dans sa nouvelle "Le passe-muraille". Il viendra jouer de la guitare à Léon Dutilleul, pour le consoler de sa solitude. (à suivre donc demain).
* Sources : Montmartre et ses peintres et pour en savoir plus sur "Gen Paul" : http://www.roussard.com/genpaul2007/actualites/biographie.html
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Par Une fleur de Paris le 28 Janvier 2015 à 00:30
Montmartre : Le cabaret du Chat Noir
Le Chat noir était un célèbre cabaret de Montmartre, fondé en novembre 1881 par Rodolphe Salis qui fut aussi à l'origine de la revue hebdomadaire du même nom.
Une goguette, la Goguette du Chat Noir, se réunissait dans ce cabaret.
Deux ans après la mort de Rodolphe Salis survenue en 1897, le cabaret est racheté par le chansonnier montmartrois Henri Dreyfus dit Fursy et rebaptisé La Boîte à Fursy.
La Boîte à Fursy
Situé au pied de la butte Montmartre au 84 boulevard de Rochechouart, le cabaret du Chat-Noir fut l'un des grands lieux de rencontre du Tout-Paris et le symbole de la Bohème à la fin du XIXe siècle.
Fils d'un limonadier de Châtellerault, Rodolphe Salis (1851-1897), arrivé à Paris en 1872, gagna d'abord médiocrement sa vie comme artiste en fabriquant des objets de piété, avant de concevoir l'idée d'associer art et débit de boisson. Il imagina de créer un café « du plus pur style Louis XIII... avec un lustre en fer forgé de l'époque byzantine et où les gentilshommes, les bourgeois et manants seraient dorénavant invités à boire l' absinthe habituelle de Victor Hugo (celle que préférait Garibaldi) et de l'hypocras dans des coupes d'or ».
En réalité, le Chat noir, ouvert en novembre 1881, commença par servir du mauvais vin dans un décor sommaire, mais déjà, à la porte, les clients étaient accueillis par un Suisse splendidement chamarré, couvert d'or des pieds à la tête, chargé de faire entrer les peintres et les poètes tout en laissant dehors les « infâmes curés et les militaires ». Le premier Chat-Noir était situé dans deux petites pièces boulevard Rochechouart. Il dut son nom à un chat noir perdu sur le trottoir que Salis trouva pendant les travaux. Progressivement, le décor fut amélioré pour donner un aspect pseudo-historique évocateur de l'époque de Rabelais.
Salis avait rencontré, quelque temps auparavant, Emile Goudeau qu'il avait convaincu de transférer ses Hydropathes, qui se réunissaient sur la rive gauche, dans son établissement. Très rapidement, les poètes et les chansonniers qui se produisaient au Chat-Noir attirèrent la meilleure clientèle de Paris. On venait avant tout pour les réparties spirituelles qui fusaient souvent aux dépens des clients, interpellés d'un « Tiens, t'es finalement sorti de prison ? » ou d'un « Qu'est-ce que t'as fait de ta poule d'hier ? » à un nouveau client visiblement accompagné de sa femme. Un soir, le futur roi Edouard VII y fut apostrophé en ces termes : « Eh bien regardez-moi celui-là : on dirait le prince de Galles tout pissé ! »
On trouvait au Chat-Noir les peintres Willette, Henri Pille, les chansonniers Aristide Bruant (qui créa la chanson emblématique Le Chat noir), Jules Jouy, Léon Durocher, Pierre Trimouillat, Dominique Bonnaud, Jean Goudezki et son ami l'humoriste Alphonse Allais et les poètes Georges Lorin, Charles Cros, Albert Samain, Maurice Rollinat, Maurice Mac Nab, Jean Richepin, Gordeaux etc. Léon Bloy fut un habitué. Il publia dans la revue du Chat-Noir de nombreux articles de critique littéraire repris pour la plupart dans ses Propos d'un entrepreneur de démolitions (1884). Rodolphe Salis eut l'idée d'installer un piano, ce qui était une première dans un cabaret, de sorte que la chanson de cabaret vit véritablement le jour au Chat-Noir.
La dernière adresse, 68 boulevard de Clichy
Le Chat Noir fut, selon Laurent Tailhade, « L'Assomoir et la Divine Comédie amalgamés » et, selon Jean Lorrain, « l'olla-podrida de tous les styles et de toutes les extravagances, le « décrochez-moi-ça » de la brocante artiste, de tout un quartier de rapins et de poètes, un musée picaresque et baroque de toutes les élucubrations de bohèmes venues s'échouer toutes là durant vingt ans, de toutes ces épaves : le mauvais goût le plus sûr à côté de trouvailles exquises ; statuettes polychromes et fresques de Willette ; envolées de nudités graciles et perverses, fouettées de roses et nimbées d'or, et hiboux empaillés, fers forgés et chats de faïence ; vitraux allégoriques, étourdissants de couleur et de cruelle modernité, et bas-reliefs enluminés ; musique de Delmet et chansons de Xanrof… Le Chat Noir, l'hostellerie artistico-commerciale du gentilhomme Salis, seigneur de Chatnoirville-en-Vexin, où d'une main bénissante un malin compagnon à moustaches de reître débitait des chansons, des sonnets, des pochades, des œufs durs et des bocks assaisonnés de gloire dans le décor le plus miraculeusement truqué. »
De nombreux cabarets de par le monde ont pris ce nom depuis. En son temps, Le Chat Noir connut des imitations dont la plus connue fut L'Abbaye de Thélème, place Pigalle, créée par Jules Roques. Le très fameux bal qui ouvre chaque année la saison du Carnaval de Dunkerque porte en l'honneur du cabaret parisien le nom de « Bal du Chat noir ».
L'enseigne du Chat-Noir dessinée par Adolphe Léon Willette, en tôle peinte, qu'on peut apercevoir sur le dessin de Robida montrant l'extérieur du cabaret, est aujourd'hui conservée et exposée au musée Carnavalet à Paris.
Pour en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Chat_noir
Une enseigne dans Montmartre, en souvenir de l'ancien cabaret.
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Par Une fleur de Paris le 27 Janvier 2015 à 00:30
Les chats du cimetière de Montmartre
Connaissez vous les chats de cimetière ?
On les rencontre quelquefois lors d'une promenade dans les allées d'un cimetière, allongés sur le dallage d'une tombe, rarement perchés sur le toit d'une chapelle ou au sommet d'une croix, mais le plus souvent fuyant le visiteur importun.Est ce qu'il s'est sauvé ? abandonné ? En tout cas il est magnifique ...
Bon allez, je veux bien croire que c'est une coïncidence, mais bon vous avez bien vu comme moi, ce chat me tire la langue !
Un regard qui en dit long ...
Trop beau pour avoir été abandonné ... Photos prises avec mon petit Nikon Coolplix
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Par Une fleur de Paris le 26 Juin 2014 à 09:31
Le vignoble du "Clos Montmartre"
Propriétaire : Ville de Paris,
Gestionnaire : Comité des Fêtes du 18e,
Production 2009 : 1 003 bouteilles numérotéesLa cueillette du raisin ne donne pas lieu à une manifestation publique particulière. Il est pressé dans les caves de la mairie du 18e arrondissement.
A l’origine de la Fête des Vendanges , un terrain au coeur du Village de Montmartre, propriété de la Ville de Paris à l’angle des rues des Saules et Saint-Vincent planté sur une surface de 1 556 m2 de 1 762 pieds de Gamay, Pinot Noir, cépages métis de différentes régions …
Symbole d’une ancestrale tradition viticole qui trouve sa source à l’époque gallo-romaine et connaît son apogée à la fin du 18è siècle, le vignoble de Montmartre est né en 1933 du remarquable projet d’une poignée d’hommes de bonne volonté, actifs au sein des associations locales, qui tenaient à l’origine à sauver le terrain de l’urbanisation et auxquels la Mairie apporta son soutien.
Un dicton populaire de l'époque se moque de sa qualité qui semble être ici exclusivement diurétique :
« C'est du vin de Montmartre
Qui en boit pinte en pisse quarte. »L'accès du public n'est pas autorisé, sauf pour des occasions exceptionnelles, comme la « Fête des Jardins », organisée chaque automne depuis 1980 par la mairie de Paris.
Le vin est alors vendu aux enchères. Le bénéfice revient aux œuvres sociales de la Butte.
Le Clos Montmartre ne serait ce qu’il est aujourd’hui sans Pierre Labric, Maire de la Commune Libre, Forain, Poulbot et Willette, fondateurs de la République de Montmartre, ou encore Victor Perrot, Président de la Sté d’Histoire et d’Archéologie « Le Vieux Montmartre», ni le concours de nombreuses communes qui ont offert à ce Clos ses 3250 pieds de vigne d’origine.
Il en va de même pour la 1ère Fête des Vendanges de Montmartre qui s’est tenue dès 1934 … alors que la vigne ne donne du raisin que dans sa 3ème année… C’est encore une fois grâce à la générosité des vignerons, du Beaujolais notamment, qui ont offert à Montmartre ses premières grappes pour que la Fête soit !
* Sources : http://www.comitedesfetesdemontmartre.com/?p=5
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Par Une fleur de Paris le 25 Juin 2014 à 10:25
Montmartre : L'homme à sa fenêtre de Philippe Rebuffet
Saviez-vous qu'à Montmartre, un homme torse-nu, à sa fenêtre épie les passants jour et nuit ?
Le rideau au vent, la fenêtre entrouverte, cet homme torse nu se penche vers la rue Eugène Carrère.
On a envie de lui parler, de discuter quelques instants.
Magnifique illusion d'optique. On a vraiment l'impression de voir cette fenêtre entrouverte et de voir cet homme vous regarder passer.
Cette magnifique oeuvre est de l'artiste peintre, illustrateur, mosaïste, sculpteur...Philippe Rebuffet.
Philippe Rebuffet a réalisé cette oeuvre pendant l'été 1983. Elle a été restaurée en 2008.
Cette sculpture est située au 21 rue Eugène Carrère, à Paris 18ème arrondissement. C'est une commande de la Régie Immobilière de la Ville de Paris.
Voici le lien du blog de Philippe Rebuffet : http://rebuffetphilippe.blogspot.fr/
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Par Une fleur de Paris le 16 Juin 2014 à 09:32
Les Arènes de Montmartre
Situées à la droite de l'entrée du funiculaire, au sommet de la Butte Montmartre, Les arènes de Montmartre n'ont rien à voir avec le Colysée de Rome. Au contraire, elles sont bien plus petites et font plus office de square. Souvent désertées par les nombreux touristes du coin, elles sont un endroit tranquille pour profiter de la vue sur le Sacré Coeur.
Le Festival Tréteaux Nomades 2014 se déroulera du lundi 25 août 2014 au dimanche 7 septembre 2014 à Paris 18ème - Arènes De Montmartre. Au programme du Festival Tréteaux Nomades 2014, retrouvez de nombreux artistes à Paris 18ème.
Pour sa 15ème édition Les Tréteaux Nomades repartiront du 25 août au 7 septembre, en itinérance à la rencontre des parisiens mais aussi des touristes de passage, avec une programmation de théâtre à la fois populaire et familiale
L'incontournable rendez vous de la fin de l'été convie sur ses tréteaux quelques uns des grands personnages du théâtre : D'Artagnan, Quasimodo et Esméralda, Scapin, Cendrillon mais aussi Petit Pierre et les 2 gentilshommes de Vérone.
Pour retrouver leurs histoires épiques, il vous suffit de suivre les troupes installées à la Bellevilloise, aux Arènes de Montmartre, dans les magnifiques Cours de l'Hôtel de Beauvais et du Conservatoire Hector Berlioz ou devant les terrasses de la place Sainte Marthe.
C'est aussi l'occasion pour les passionnés de théâtre, de s'initier à la Commedia dell'arte lors des stages proposés au public par les comédiens du Mystère Bouffe.lundi 25 août 2014 au dimanche 7 septembre 2014 Arènes de Montmartre
Rue Chappe - 75018 Paris 18ème
De 7.00 € à 14.00 €
En savoir plus sur http://75.agendaculturel.fr/festival/festival-treteaux-nomades-2014.html#G4ijLSpfr2K05BW2.99
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Par Une fleur de Paris le 14 Juin 2014 à 08:34
Art urbain : Miss.Tic
Miss.Tic est une artiste plasticienne et poète d'art urbain née le 20 février 1956 à Paris. Ses œuvres apparaissent dans le paysage pictural et urbain à partir de 1985.
Née à Montmartre d’un immigré tunisien, tantôt ouvrier, tantôt fort des Halles, et d’une mère « paysanne éclairée ». Miss.Tic Tac est son surnom. elle grandit sur la Butte, le quartier des poètes, des peintres et des prostituées ; plus tard, devenue une figure de l'art de la rue, elle utiliserait souvent la référence à ce quartier dans ses œuvres et ses performances.
En 1964, changement de décor, sa famille s’installe à la Cité des aviateurs à Orly. En 1966, sa mère, son frère et sa grand-mère meurent dans un accident de voiture ; les séquelles de ce drame feront d’elle une « gauchère obligée ». En 1972, son père décède d’une crise cardiaque ; elle a seize ans. À la fin de ses études secondaires, elle se forme pendant plusieurs années au gré de travaux d’arts appliqués – décor de théâtre, maquette, photogravure –, puis part s'installer en Californie au début des années 1980.
De retour en France , à la suite d’un dépit amoureux, Miss.Tic décide d’utiliser ce dissentiment comme une pratique artistique, avec le pochoir à la bombe comme technique, et les murs comme support. Bien que n’ayant suivi aucune formation en école d’art, cette aventurière en poésie ne manque pas de prétentions plastiques. Ses autoportraits, encore sommaires, sont rehaussés d’épigrammes à base de jeu de mots, de calembours, qui composent une chronique de son existence.
Le pseudonyme qu'elle se choisit, emprunté au personnage de sorcière railleuse Miss Tick2 du Journal de Mickey, est dans l’esprit de ces années-là. Beaucoup de jeunes peintres s’affublent en effet de surnoms puisés dans les bandes dessinées, tels Placid et Muzo, les frères Ripoulin, les Musulmans fumants, Blek le rat, Speedy Graphito ou encore Paëlla Chimicos. Cette tendance « gros bêta » et irrévérencieuse est en rupture avec l’intellectualisme abstrait ou métaphysique des décennies précédentes.
En 1985, Miss.Tic a donc trouvé son style mais aussi ses lieux d’intervention : les quartiers de Ménilmontant, Montmartre, le Marais, Montorgueil, la Butte-aux-Cailles. Elle est surtout la première à utiliser les murs pour raconter sa vie, ses désirs, ses ruptures sentimentales, ses travers, ses fantasmes, comme lieu d’expression directe et synthétique.
Bien que vite repérée pour sa singularité, Miss.Tic reste pourtant en marge du milieu de l’art. Le pochoir est alors perçu comme un mode mineur ; au mieux une œuvre éphémère, au pire une dégradation de bâtiments. Mais Miss.Tic n’est pas la seule à subir cet ostracisme. Les jeunes graffitistes sortis des années 1980, comme leurs prédécesseurs que sont Ernest Pignon-Ernest, Ben, ou encore des artistes classés dans le Nouveau Réalisme tels Jacques Villeglé ou Raymond Hains, sont mal considérés. Il faudra longtemps avant que ce préjugé du milieu de l’art ne s’inversent.
- Depuis des années Miss Tic bombe les murs de Paris de ses pochoirs subtils et ambigus. Et depuis tout ce temps, les propriétaires de ces mêmes murs les effacent. Police, procès, condamnation...
Alors quand on en retrouve un, (hein?), intact, c'est un plaisir, un très grand plaisir...
Elle fait rêver nos déambulations, cette miss-là, avec ses quartiers de prédilection qui, cela tombe bien, sont aussi les nôtres, comme le treizième, le vingtième ou le onzième arrondissement. -
Persévère, Miss, s'il-te-plaît...* Sources principales : Wikipédia
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Par Une fleur de Paris le 3 Avril 2013 à 07:33
Les mosaïques de Jérôme Gulon
Si vous êtes curieux, vous avez certainement aperçu dans Paris, les mosaïques de Jérôme Gulon. Ce céramiste a réalisé plusieurs parcours artistiques, dont un consacré à la Commune, qui s'étend de la Bastille au Quartier Latin, et de la Butte Montmartre à la Butte-aux-Cailles.
Jérôme Gulon est un des premiers à avoir introduit la mosaïque dans l'art urbain.
Jérôme Gulon a réalisé cette moqaïque de Louise Michel , grande figure de la Commune. Plusieurs dizaines d'autres figures de la Commune sont éparpillées dans les rues de Paris. Après la chasse aux oeufs de Pâques, allons à la chasse aux portraits de cet artiste hors du commun.
Cette mosaïque se trouve rue Véron, pas loin de la rue Lepic à Montmartre.
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Par Une fleur de Paris le 19 Juin 2012 à 06:06
Quand je me rend à Montmartre (le plus souvent possible) et que je me rend au "Village de Montmartre" souvent je fais le tour par la rue Lamarck. Mais là en passant devant les escaliers pour joindre la rue du Mont-Cenis, je me suis dit "Et si pour une fois je prenais les escaliers" ? ça m'éviterais de faire un long détour, oui mais, même si ce n'est pas le plus grand escalier de Montmartre, faut quand même le monter.
Le "Chat Noir" de ce lampadaire en me voyant en tire la langue ! Allez encore un petit effort et me voilà en haut, rue du Mont-Cenis, essoufflée certe mais j'ai gagné du temps. Et la vue d'en haut est magnifique!
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Par Une fleur de Paris le 13 Juin 2012 à 02:58
L’allée des Brouillards, ainsi que le "château" éponyme qui le bordure, sont des lieux montmartrois à la fois poétiques et romantiques, restés miraculeusement à l’écart des grands spots touristiques (le Sacré Coeur ou la place du Tertre,).Remontons au XVIIIe siècle. La butte Montmartre est plantée de vignes et de cultures vivrières, et l’on aperçoit de loin la vingtaine de moulins à vents qui font sa richesse. Le lieu qui nous intéresse est alors lui-même occupé par un moulin à vent, et se situe à côté de l’abreuvoir (une rue porte d’ailleurs ce nom) où l’on y baigne chiens et chevaux. En 1722, un avocat au Parlement de Paris, M. Legrand-Ducampjean, achète la propriété, qui représente 7.000 m2, et se fait construire un petit château, une "folie" comme on aimait alors à appeler ces résidences situées dans les faubourgs de la ville.
En 1850, les communs du château sont rasés. Petit à petit, des pavillons vont les remplacer, séparés du château par l’allée des Brouillards. Tombant à l’abandon, la propriété est occupée - on pourrait même dire "squattée" - dans les années 1890 par des artistes sans argent ayant élu domicile à Montmartre : Steinlein, Poulbot, Duchamp-Villon, Van Dongen. En face, dans un des pavillons, au n° 8 de l’allée s’installe en 1890 la famille Renoir. Auguste y a son atelier ; Jean, son fils, y voit le jour en 1894. Ce quartier de la butte est si misérable qu’on l’a surnommé le "maquis". Outre cette folie qui tombe en ruine, ce n’est qu’un paysage de cabanes de fortune ; Modigliani amènage dans l’une d’elles en 1906.En 1928, le château des Brouillard est racheté par Marius Casadesus (1892-1981) qui est à la fois violoniste, compositeur, luthier ; 5 générations de Casadesus vont se succéder ici... Il vient d’ailleurs d’être restauré. Ses façades blanches et son joli fronton triangulaire évoquent encore un coin de province française imaginaire du XVIIIe siècle.
L’allée des Brouillards accueillera encore au XXe siècle d’autres artistes : une plaque sur un mur rappelle que Jean-Pierre Aumont vécut ici, tandis qu’à l’entrée de l’allée trône aujourd’hui un buste de Dalida, qui fut elle aussi un personnage incontournable de la butte (sa maison, rue d’Orchamps, vient d’être restaurée, une plaque la signale).
Tous ces fantômes d’artistes hantent sans doute l’allée des Brouillards, et elle dégage encore aujourd’hui un charme particulier, laissant la part belle à la végétation et au calme . Il n’est pas rare d’y voir des couples s’embrasser, assis sur la balustrade qui longe l’allée. L’allée des Brouillards a un tel pouvoir évocateur qu’elle inspira plusieurs écrivains, notamment deux des résidents de la Butte, Francis Carco et Roland Dorgelès. Ce dernier en fit même le titre d’un de ses ouvrages, "le château des Brouillards".L’origine du nom "allée des Brouillards" reste inconnue. Peut-être les vapeurs d’eau qui se dégageaient de l’abreuvoir y sont-elles pour quelque chose.
Franck Beaumont
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Par Une fleur de Paris le 8 Juin 2012 à 02:14
Escaliers au dessus de la station de métro Lamarck
La butte Montmartre ne serait pas ce qu'elle est sans ses célébres escaliers.
Quand on parle de Montmartre, cela évoque pour certain le romantisme avec ses escaliers, passages, ses ruelles et ses escaliers qui font qu'au détour de chaque rue, on découvre de nouvelles choses.
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Par Une fleur de Paris le 12 Décembre 2011 à 07:22
Du 9 décembre au 3 janvier 2012
Inauguration du Marché de Noël et des illuminations de la Place du Tertre par le Président de l'Association des commerçants du Haut Montmartre, Frédéric Loup, en présence de Mr le Maire, Daniel Vaillant, et de monsieur le député Christophe CARESHE le 9 décembre à 16 h 30, participation exeptionnelle de Franck Leboeuf, footballeur professionnel. Cette inauguration a été suivie d'un verre de l'amitié.
Marché de Noël de Montmartre : ouvert tous les jours de 10 heures à 22 heures (artisanat du terroir, objets-cadeaux, restauration à emporter, recettes traditionnelles)
Les lieux du Marché : Parvis du Sacré-Coeur, rue du Cardinal Guibert, rue Azaïs et rue Saint Eleuthère, 53 chalets au total.
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Par Une fleur de Paris le 13 Juillet 2011 à 07:46
Une grosse pomme, sculpture de Frank Scurti, trône boulevard de Clichy, dans le 18ème arrondissement de Paris. Elle rend hommage au philosophe français Charles Fourier, dont elle remplace la statue déboulonnée de son socle par les soldats allemands sous l'occupation. Le fruit géant surplombe les lieux après bien des péripéties.
Ce socle vide, à deux pas de la place de Clichy, sourdait comme une sorte de fantôme, l’écho d’un sombre passé. Il soutenait la statue du philosophe utopiste français Charles Fourier (1772-1837) inaugurée à la toute fin du XIXe siècle et qui fut déboulonnée par les Allemands en 1942, afin d’être fondue. Ce socle orphelin dut intriguer, à n’en pas douter, nombre de promeneurs du boulevard de Clichy.
Le 10 janvier 2011, cette "dent creuse" a été comblée par l’inauguration d’une nouvelle oeuvre, en hommage à Charles Fourier : une sculpture à la fois pomme et planisphère, signée de l’artiste Franck Scurti. Mais pourquoi une pomme, au fait ? L’idée peut sembler curieuse, mais elle s’explique très simplement. L’artiste s’est appuyé sur la théorie des quatre pommes, de ce même Fourier.
Un soir, à Paris, le philosophe avait constaté que le prix d’une pomme s’établissait à 14 sous, soit 100 fois plus que les 14 centimes du prix pratiqué pour le même produit à Rouen... « Je fus si frappé de cette différence de prix entre pays de même température, que je commence à soupçonner un désordre fondamental dans le mécanisme industriel », écrivit Fourier.
A trois pommes célèbres - qu’Eve offrit à Adam ; Pâris à Vénus ; et celle de Newton - Fourier ajoute ainsi sa propre pomme, la quatrième, symbole du désordre capitalistique, mais aussi de l’attraction passionnelle, source d’harmonie de la société (pour résumer). De cette pensée découla notamment les célèbres phalanstères, des unités de production et de consommation s’appuyant sur les principes de co-proriété et de co-gestion. Au cours du XIXUne pomme de discorde ?
Selon la mairie de Paris, la sculpture « s’inscrit dans la logique de la pensée économique de Fourier, ennemi de la spéculation et promoteur d’une économie où la production et l’accomplissement humain se rejoignent ». La pomme de Franck Scurti surmonte le socle d’origine comme le demandait la commande publique de la ville de Paris. Celui-ci a été déplacé de l’axe du boulevard pour faciliter la circulation des piétons et été entouré d’un cube de verre. Chaque côté arbore une teinte différente, et fait référence au prisme de couleurs, en référence à Newton.e siècle, plusieurs expériences prirent corps.
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Par Une fleur de Paris le 12 Juillet 2011 à 10:43
Paroles de "Montmartre" interprété par Georges Chelon
Tant pis pour vous si la place du Tertre a préféré Montmartre,
Si le Lapin Agile inspira Utrillo bien mieux que L'Opéra,
On vous laisse vos Tour Eiffel et Montparnasse,
On vous laisse nos marches pour grimper jusque-là.
Tant pis pour vous si la nuit, quelquefois, au clair d'un réverbère,
On croise Boris Vian venu nous dire un petit bonjour en passant,
On échangerait bien, si ça pouvait se faire,
Un bout du Sacré-Cœur contre Ménilmontant.
Tiens, tiens, un Parisien se promène,
Avec l'accent de la Seine,
Que vient-il faire dans nos murs?
Tiens, tiens, c'est pourtant jour de semaine,
Moi je sais ce qui l'amène:
C'est tout simplement l'air pur.
Tant pis pour vous si les gamins chez vous ne courent plus dans les rues
Si, malgré les années, la dame du café vous reste une inconnue,
Si vos fleurs aux balcons ou plutôt aux fenêtres
Ne tiennent plus le coup que deux, trois jours peut-être.
Tant pis pour vous si, au milieu des peintres et des joueurs de cartes
Les amoureux du monde se sont donné le mot pour s'embrasser ici,
Et si l'on dit partout que Paris c'est Montmartre,
Nous on dit que Montmartre n'est pas vraiment Paris.
Tiens, tiens, un Parisien se promène,
Avec l'accent de la Seine,
Que vient-il faire dans nos murs?
Tiens, tiens, c'est pourtant jour de semaine,
Moi je sais ce qui l'amène:
C'est tout simplement l'air pur.
Tant pis pour vous si la place du Tertre a préféré Montmartre,
Si le Lapin Agile inspira Utrillo bien mieux que l'Opéra,
On vous laisse vos Tour Eiffel et Montparnasse,
On vous laisse nos marches pour grimper jusque-là.
Tant pis pour vous si la nuit, quelquefois, au clair d'un réverbère,
On croise Boris Vian venu nous dire un petit bonjour en passant,
Mais tout bien réfléchi, affaire ou pas affaire,
Gardons le Sacré-Cœur et vous Ménilmontant.
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